|
Thoutmosis IV
Le songe du Sphinx
Il est surtout connu pour avoir fait désensabler le grand sphinx de Guizeh (le dieu Harmachis-Khepri-Rê-Atoum), qui lui aurait promis la royauté en songe (d’après la stèle érigée devant le torse du sphinx, Urk. IV, 1539-1556). La poésie du texte ne doit pas masquer sa signification politique : si la propagande royale affirme que le dieu solaire aurait secrètement prévenu le prince Thoutmosis qu’il deviendrait roi, c’est peut-être parce que celui-ci n’était pas le prétendant au trône le mieux placé. L’effacement du nom et de la représentation d’un ou deux fils d’Amenhotep II sur deux autres stèles de Guizeh pourrait être le témoignage d’une rivalité.
Une fois arrivé au pouvoir, Thoutmosis IV offre un statut particulier à sa mère Tiaa, vraisemblablement une épouse mineure d’Amenhotep II. Elle est la dernière à jouir du statut de « divine épouse » sous la XVIIIe dynastie.
Relations internationales
Peu de campagnes militaires sont attestées : une ou deux vers la Syrie et une ou deux opérations limitées en Nubie.
Cependant, la politique diplomatique de l’Egypte est particulièrement active. C’est la premier pharaon pour lequel est connu un mariage avec une princesse étrangère (la fille du roi du Mitanni). En Nubie, le « gouverneur des pays du Sud » porte pour la première fois le titre de « fils royal de Nubie » (SA nswt n KAS). Cette appellation, qui est par la suite continuellement utilisée jusqu’à la Troisième Période Intermédiaire, montre le lien étroit et particulier que la royauté entend entretenir avec l’administration de la Nubie.
Ces nouveautés sont peut-être l’indice de réformes importantes, voire de bouleversements dans la conception égyptienne de l’altérité et des relations étrangères. Des colonies de prisonniers de guerres sont établies en Egypte. Cette pratique, qui se développe particulièrement à l’époque ramesside a sans doute des motifs plus stratégiques qu’économiques. N’est-ce pas une méthode pour canaliser l’énergie guerrière des nomades et la mettre au service de l’Egypte ?
Décoration du char de Thoutmosis IV
Il fait bâtir à Memphis, Guizeh et Abydos, Amada, Edfou, Tôd, Hermopolis, Elephantine, Erment, Medamoud, Elkab, Bouhen. Un dépot de fondation à son nom a été retrouvé au Gebel Barkal. A Karnak, une chapelle de calcite et une « cour des fêtes » devant le IVe pylône datent également de son règne.
Plusieurs de ses fils sont connus. Amenhotep III, son futur successeur, est figuré devant ses frères et juste derrière lui dans un tombeau de courtisan.
|
|